Congé des fêtes et sexualité : une obligation?

À l’approche de la période des fêtes, plusieurs personnes ressentent une pression à avoir de la sexualité. Est-ce que la sexualité avec son, sa ou ses partenaires est obligatoire dès qu’on a un moment pour souffler ? Parlons-en.

Les fêtes et le désir

Dans les films et sur les réseaux sociaux, cette période est souvent dépeinte comme romantique, avec des couples passionnels et brûlants de désir sexuel. Les fêtes sont généralement associées à la joie, l’excitation et le repos, ce qui pourrait faciliter excitation sexuelle et désir chez plusieurs. D’ailleurs, une augmentation des relations sexuelles est observée durant les congés, soit les fins de semaine ou les jours de fête, puisque ces moments sont accompagnés d’une retombée du stress et une augmentation de la détente. Mais qu’en est-il des gens pour qui les fêtes génèrent plutôt des émotions négatives ?

Quand les fêtes riment avec stress et anxiété

La période des fêtes peut être un moment particulièrement stressant. Que ce soit la préparation et l’emballage des cadeaux, les dépenses plus élevées, la réception de larges groupes ou encore la prise en charge des enfants, l’ambiance festive peut rapidement tourner à la dispute entre partenaires et à l’épuisement. De plus, chaque personne vit ce moment de l’année de manière unique en fonction de son passé et de sa situation actuelle (par exemple, un processus de deuil en cours, une séparation avec la famille ou une relation difficile avec celle-ci, un sentiment de solitude, etc.). Cette augmentation des émotions négatives est également reflétée dans les études sur le sujet. Or, l’anxiété et le stress sont associés à un désir sexuel plus faible. En combinant la charge mentale des fêtes et les humeurs négatives vécues par plusieurs, il est donc totalement normal de ne pas avoir envie de relations sexuelles ! 

Reconnecter autrement

Cependant, un faible désir ne signifie pas l’absence du besoin de connexion avec son ou sa partenaire ou avec soi-même ! Voici quelques pistes pour reconnecter autrement :

1. Faire preuve de bienveillance envers soi et envers les autres

Même s’il est possible que cette période fasse ressurgir un écart de désir entre vous et votre ou vos partenaire.s, il est important de se respecter et ne pas se forcer à avoir de la sexualité à tout prix. Si les fêtes vous font vivre toutes sortes d’émotions négatives, prenez d’abord un temps pour vous apaiser. Faites des gestes ou des activités qui vous font du bien, à travers vos obligations. 

2. Enlever la pression de sexualité

Que ce soit avec un souper en tête à tête, un bain à deux ou une activité que vous aimez faire ensemble, partagez un moment sans que l’objectif soit d’avoir une relation sexuelle. Le stress des fêtes peut créer de la distance au sein des relations amoureuses. Planifier un moment à travers l’horaire chargé permet de ramener la connexion et de réaffirmer à son, sa, ou ses partenaire.s qu’iels ont une grande importance.

3. Mettre ses limites dans la sexualité

La sexualité englobe un large spectre de pratiques. Il est possible d’avoir peu de désir pour certaines, mais d’en éprouver pour d’autres. Un exemple ? Ne pas vouloir de pénétration, mais être excité.e par le sexe oral ou la masturbation. On peut en profiter  pour explorer ce qu’on aime ou non, les pratiques qui génèrent du désir et celles qui ne le font pas.* Cette exploration permet d’ouvrir une discussion sur les limites qu’on souhaite établir dans la sexualité ou les gestes auxquels on consent durant les relations sexuelles.

En résumé, comme la période des Fêtes est déjà un moment chargé en émotions, il est primordial de rester doux ou douce envers soi-même quant à l’expression de notre désir et de notre sexualité. S’ajouter le stress d’avoir des relations sexuelles à tout prix n’est pas nécessaire. Le respect de nos limites sexuelles est essentiel pour la santé et le bien-être sexuels. Et aussi pour passer un meilleur temps des fêtes ! 

*À cet effet, consultez notre article sur la diversité des érotismes.

Par Maya Roberge, stagiaire au baccalauréat en sexologie Édité par Myriam Daguzan Bernier, sexologue B.A.

Sources :

Chadwick, J. (2020, 23 déc.) Sex is off the menu for most couples in the run-up to Christmas but sparks usually start to fly again over New Year, study finds. The Daily Mail, https://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-9082167/Sex-menu-couples-Christmas-study-finds.html 

Clinique de psychologie de Québec (2019, 17 déc.). L’angoisse de Noël : quand la magie des fêtes n’opère plus sur vous. Clinique Psychologie Québec. https://cliniquepsychologiequebec.com/angoisse-de-noel/ 

Mutz, M. (2015). Christmas and Subjective Well-Being: A Research Note. Applied research in quality of life. Published online, November 30, 2015. DOI: 10.1007/s11482-015-9441-8

Robert, A. (2019, 11 juillet). Vacances d'été... mais oui, mais oui, le sexe, c'est fini !  Le journal des femmes.

https://www.journaldesfemmes.fr/couple/vie-a-deux/2545390-vacances-sexe/ 

Stanojević Dragana Z., & Pavićević Miljana S. (2023). Is “Happy New Year and Marry Christmas!”: For everyone?: How we are in the mood during the holidays. Baština, 2023(60), 549–560. https://doi.org/10.5937/bastina33-43651

Symul, L., Hsieh, P., Shea, A., Moreno, CRC, Skene, D.J., Holmes, S. et Martinez, M. (2022) Unmasking Seasonal Cycles in Human Fertility: How holiday sex and fertility cycles shape birth seasonality. medRxiv, 2020.11.19.20235010, https://doi.org/10.1101/2020.11.19.20235010 

Wood, I.B., Varela, P.L., Bollen, J. et al. Human Sexual Cycles are Driven by Culture and Match Collective Moods. Sci Rep 7, 17973 (2017). https://doi.org/10.1038/s41598-017-18262-5